Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

The Rosa Yemen Project in LA

13 février 2008

"I am/Je suis" Galerie Betalevel / Los Angeles

Publicité
10 décembre 2007

O-Society @ Betalevel


oh_no_not_stereoO-Society
(click here for more information)

Sunday, December 16 at 7:00pm
Gallery Betalevel
963 N. Hill Street in Chinatown


Join us at Betalevel for O-Society, an evening of transnational aural and textual collage, presenting work by Paula Cronan, Vanessa Place, Mikael Plunian, Lamya Regragui, Anna Joy Springer and Juliana Snapper.

Parisian artist Lamya Regragui and Paris-based musician Mikael Plunian will present the premier performance of Lamya’s “Je Suis/I am.” Done in collaboration with Los Angeles writer Vanessa Place, Lamya’s performance uses cuts from all cultural corners to demonstrate the defeat of mindless globalization and the triumph of loose translation. How do you say “the company had not yet been able to speak to anyone on board?” How do you say “sympa!”

Lamya Regragui is a French stage actress from Paris, and an award-winner of La Villa Médicis in 2007. Her work focuses on female contemporary literature and performance, incorporating collage, music, and improvisation. She is inspired by the Surrealists Unica Zurn, Mina Loy, and Leonor Fini; and punk singers Patti Smith, Exene Cervenka, and Lizzy Mercier-Descloux. Lamya’s Betalevel performance will be based on the study of American and French language, in part collaboration with American writer Vanessa Place. Lamya met Vanessa in LA and it’s the beginning of a great collaboration.

Lamya’s music will be provided by Paris-based Mikael Plunian, French composer, musician, and performer. Ranging from contemporary composition to electronica, pop and hardcore, Mikael has composed for theater and dance productions, sound poetry, and film soundtracks.

Vanessa Place is a writer and lawyer, and a co-founder of Les Figues Press. She is the author of Dies: A Sentence, a 50,000-word, one-sentence novel, and a chapbook, Figure from The Gates of Paradise. Her nonfiction book The Guilt Project: Rape and Morality will be published by Other Press; her novel La Medusa is forthcoming from Fiction Collective 2 in Fall 2008.



9 décembre 2007

La genèse du projet

En 2003, j'ai travaillé avec François Verret à partir d'Absalon Absalon de William Faulkner. François Verret m'a demandé de réinventer un des chapitres consacré au personnage de Rosa Coldfield. J'ai donc initié un monologue ponctué d'improvisations et de fragments de textes et je me suis appropriée son parcours. C'est l'histoire d'une femme égarée qui cherche une langue pour nommer son désarroi et elle n'y parvient pas. Alors des poèmes de Gherasim Luca, Henri Michaux, Emma Santos, Hélène Bessette, Hans Bellmer, Jacques Demy, l'aident à poursuivre son récit. Elle se débat avec le monde, parcourt les mots dans leur étrangeté, leur musicalité.

J'ai alors décidé d'y adjoindre les poèmes en américain de Patti Smith. L'égérie du rock'n'roll, possède une énergie et un charisme qui permet à ses textes de libérer une radicalité poétique et une violence érotique dont j'avais besoin pour mon monologue. Je me suis rendu compte que Patti Smith ressemblait aux femmes surréalistes pour qui je me passionne depuis des années. Mes compagnons de lectures ont toujours été des femmes singulières, libres, défiant leur époque avec une envie déraisonnable d'envahir l'espace-temps, une force créatrice qui leur permettait de se libérer de la pression sociale (un monde où la révolte est une vertu et l'imagination, un passeport pour une vie plus libre). Elles voulaient transformer le monde selon leurs désirs : Léonor Fini, Dorothéa Tanning, Léonora Carrington, Dora Maar...

Le surréalisme comme expression de vie, le texte comme substitut de vie : Mon rapport au texte est particulier. J'aime les auteurs avec une langue à défendre, mâcher leurs mots, jouer avec les sons. J'aime que la musicalité des mots entraîne le corps. L'apprentissage de la langue américaine me permet de découvrir un nouveau territoire de jeu : ma voix et mon corps altérés par l'étranger. Le corps se délie, la violence des mots, la radicalité du geste artistique m'entraînent dans une folie de plateau, la voix est schizophrénique, je joue avec le public. Grâce à ce travail avec François Verret, je suis animée par une absolue nécessité. Ce travail exige en effet une mise à nu de l'intime et une authenticité subjective du présent. C'est une réelle performance.    

Ce musée imaginaire habite mon corps et les voix qui y résonnent sont celles de Patti Smith, Exene Cervenka, Lizzy Mercier Descloux, musiciennes et poètes, elles sont les héritières de l'art surréaliste. Les "éperdues" après lesquelles je cours. Elles ouvrent la vie avec ce qu'elle offre d'improbable, d'inattendu. Leur singularité ravive la mienne ainsi que mes contradictions, mon imaginaire, mon désir, mes révoltes. Il me semblait donc important de découvrir la ville où fusionnent l'inattendu, la performance, l'héritage féministe et surréaliste, le rock'n'roll : LOS ANGELES...

8 décembre 2007

Los Angeles

Lauréate de la Villa Médicis hors les murs 2007, je suis partie à Los Angeles entre mars et juillet 2007 pour développer la création de mon projet "Rosa Yemen" : découvrir une ville, m'y inspirer des nouvelles écritures féminines contemporaines et de la nouvelle scène performative. Je rencontre une ville fantasque, incroyablement étendue où la vie artistique se déploie dans de nombreux quartiers : Santa Monica, berceau du mythe californien (Sea, Surf & Sun) et ses nombreuses galeries et espaces de performance, Downtown et la nouvelle scène artistique contemporaine, en marge de la flambée du marché de l'art New Yorkais, Echo Park et la scène rock émergente qui s'invente tous les soirs dans un élan de créativité, d'invention et encore Hollywood où on peut disparaître, errer, rencontrer...

Au mois d'avril 2007, je découvre au MOCA, le musée d'art contemporain de Los Angeles, WACK, Art and Feminism!, une exposition consacrée à l'art et au féminisme. Cette formidable rétrospective révèle l'importance et l'influence du mouvement féministe américain dans l'art contemporain. Je me familiarise avec celles qui inspirent mon imaginaire : Valie Export, Hannah Wilke, Eleanor Antin. J'assiste également à un colloque sur l'écriture féminine contemporaine intitulé "Féminaissance" où je découvre la nouvelle génération d'auteurs qui bousculent la vie littéraire à Los Angeles.

wack

En premier lieu, je suis conquise par Chris Kraus qui dirige avec Sylvère Lotringer la maison d'édition Sémiotexte. Je suis séduite par son ton, sa radicalité, notamment dans I LOVE DICK, un roman épistolaire à trois protagonistes, Chris Kraus, Sylvère Lotringer, philosophe et théoriste, Dick Hebdige, critique et ami du couple. Un soir, Dick invite le couple à dîner et séduit Chris qui tombe amoureuse de lui, elle lui écrit des lettres, il refuse d'y répondre. Avec l'aide de son mari, ils vont initier une correspondance à deux pour Dick : lettres qui symbolisent la quête de l'autre. Le projet Dick devient un processus d'écriture, un questionnement de l'être-ensemble, du couple, de l'amour. I LOVE DICK est un manifeste pour un nouveau féminisme, un livre optimiste sur le masochisme féminin qui devient salutaire pour des artistes comme Hannah Wilke, un livre courageux contre la lâcheté intellectuelle masculine. Je la rencontrerai par la suite et poursuit ma recherche dans la ville...

DennisHoppJe dois aussi évoquer ma rencontre avec Dennis Hopper, photographe, figure emblématique du cinéma américain, de Los Angeles où il vit depuis 53 ans, et grand collectionneur d'art contemporain. Cette rencontre est une rencontre précieuse et inattendue. Elle incarne et conforte ma vision de Los Angeles : ville de tous les possibles, où la fascination fait place au réel, où l'icône devient une figure du présent. Au cours d'un long entretien, nous évoquons ensemble les mutations de la ville qui s'inscrit moins dans la fantasmagorie hollywoodienne que dans les années 50 mais qui continue de fasciner par sa métamorphose permanente, son étendue. Elle s'invente tout le temps grâce à la coexistence de ses petites villes qui lui octroient une énergie formidable. Surprise par la lumière de la ville, son éclat et l'apparente superficialité, je découvre une ville où chaque territoire est un espace scénographique. Nous évoquons également les femmes artistes les plus emblématiques de Los Angeles.

Dennis_Hopper_Los_Angeles

exenecervenkaDont Exene Cervenka qui est à l'image de cette ville : en colère, violente et délurée, portant la lumière, libre et désespérée. Chanteuse charismatique du groupe punk-rock le plus fameux de LA "X", elle est aussi poète et plasticienne. Irrévérencieuse à l'égard d'une Amérique puritaine, ses chansons, poèmes, collages sont empreints d'une perversion joyeuse, belle, violente. Une rétrospective de son travail artistique a lieu à la galerie Western Project à Culver City en juin 2007. Je vais à sa rencontre et lui rappelle mon désir de collaborer avec elle, après lui avoir écrit pendant un an sans réponse. Curieuse et épatée par tant de détermination, elle accepte de travailler avec moi et nous envisageons à partir de décembre 2007 une future collaboration.

Place_VanessaJe rencontre également Vanessa Place au MOCA en juin à une spoken word/performance où elle m'invite à lire un de ses textes. Une rencontre enthousiasmante qui nous donne le désir de développer un travail ensemble. Elle écrira pour moi, comme je le précise plus tard, "text mutant" inspiré par la première étape de mon travail. J'aime la richesse et la modernité de son écriture. La langue est particulièrement érudite. Son livre "Dies : a sentence" est une longue phrase de 120 pages, un souffle suspendu au bord du précipice, une longue respiration où Vanessa Place joue avec la syntaxe, la langue américaine : elle la tord pour en révéler la complexité et la beauté, une langue qui s'essouffle jusqu'à l'épuisement.

En juin 2007, Mikael Plunian, compositeur sonore qui travaillera sur le projet Rosa Yemen, me rejoint à Los Angeles pour s'inspirer lui aussi de la ville. Il enregistre des sons, des voix, photographie , filme des instantanés de la cité des anges. Il accumule les matériaux sonores et photographiques pour réaliser sa cartographie de la ville. Cette étape de travail permet de consolider nos liens artistiques et d'inventer ensemble notre rapport à Los Angeles : notre fascination pour la littérature américaine (la Beat Generation, Faulkner, Sylvia Plath, Joan Didion, EE Cummings...), pour la musique américaine (Bob Dylan, Rolling Stones, Joan Mitchell, Brian Eno, Arvo Part...et tant d'autres), pour le cinéma américain (Jim Jarmusch, Todd Solondz, Gus Van Sant, Ira Sachs, David Lynch, Harmony Korine, Wanda de Barbara Loden, Terence Malick, John Cassavetes, Robert Altman...) nous permet d'inventer notre histoire particulière de l'Amérique.

En novembre 2007, Vanessa Place m'écrit un texte intitulé "text mutant" et nous invite moi et Mikael à créer une performance à Los Angeles. Fin novembre, nous voici ici, à LA, pendant un mois, pour continuer notre travail de recherche...

"Je suis/I am", le 16 décembre à la galerie Betalevel à Chinatown. 7pm


Rosa Yemen Project est un solo à deux influencé par des héroïnes féminines.

Rosa Yemen est un autoportrait, une invention, un poème sonore en français et en américain, une tentative de déconstruction du jeu/je, un hommage aux femmes singulières et subversives, une tentative, un essai drôle et joyeux, une mise en jeu de Los Angeles où fusionnent le décadent, le grotesque, le pire, l'inattendu, la solitude, le féminisme, le capitalisme triomphant.

Rosa Yemen est une appellation fictive pour toutes celles qui figurent dans ce projet : Vanessa Place, Lizzy Mercier-Descloux, Patti Smith, Exene Cervenka.
Merci à toutes les voix désaxées, aux acharnées du réel, au surréalisme, au rock n'roll.

Rosa Yemen est un collage textuel et sonore avec la participation fictionnelle de Vanessa Place.

Rosa Yemen est une performance vocale et sonore, inspirée des collages dadaïstes, du New York underground des années 70 80, de l'avant-garde musicale américaine...


7 décembre 2007

Vanessa Place


19963882Vanessa Place a écrit "Text Mutant" à partir de la vidéo de mon travail initiatique avec François Verret. Guidée par la figure Rosa et les thèmes récurrents : une femme égarée à la recherche de son histoire.

Quelle histoire ?
Son nom ?
Qui est elle ?

Elle imagine Rosa perdue à Los Angeles.

A la recherche de ?
Détruire le père ?
Découvrir son véritable nom ?

"I don't know my own name
Nefertiti, Queen of Egypt
Cleopatra, Queen of the Nile
Mary, Queen of Jesus
Elisabeth, Queen of the Isle

I am a volcano because i like
to believe i am eternal fire
the keeper of the flame
the keeper of time"

Vanessa Place, extrait de "Text Mutant"©2007


Publicité
6 décembre 2007

Haider Ackermann

Rosa Yemen est une figure nomade... avec la collaboration d'Haider Ackermann.

HaiderAckermannCouturier issu de l'école belge d'Anvers. Il a travaillé avec Ann Demeulemeester, Bernhard Willhelm, Raf Simmons. Ses vêtements reflètent son enfance nomade : l'Ethiopie, le Tchad, l'Algérie. J'aime la fluidité, la coupe, l'élégance, la sensualité... A l'image de Rosa Yemen, ses créations - raffinées, élégantes, intemporelles - tissent un lien entre l'occident et l'orient, entre l'ombre et la lumière, cherchent l'extension, le hors-champ, la fuite...

"De ce mélange de cultures urbaines mêlé à une décontraction nomade jaillit la collection d'Haider Ackermann : Le cuir se mêle à la mousseline, tout en puissance et sensualité, tandis que la maille s'enroule autour du corps entre nonchalance et élégance. Haider Ackermann fait naître de nouvelles silhouettes à l'image de ce pantalon leggings dérivé du sarouel, lacéré en bandes, ou de ces pantalons plissés dans tous les sens qui conserve une extrême fluidité. Une belle tribu nomade qui affiche avec aisance et détermination tous les codes d'une modernité urbaine." MLF @ la-couture.com

0020f 00200m 00260m


5 décembre 2007

Néo Benshi


Le Néo-Benshi est une nouvelle pratique de la scène artistique de Los Angeles et San Francisco, où un écrivain/performer réinvente en direct sur scène le script d'une séquence de film, parfois de films célèbres (La fureur de vivre, Minority Report...), projeté sans dialogues ni bande-son, lui donnant une nouvelle signification.

Cette forme est l'héritière du Benshi, art majeur en Corée et au Japon à l'époque du cinéma muet. Les benshis commentaient les films, lisaient les intertitres et énonçaient les dialogues des acteurs durant la diffusion. Les textes étaient inventés par les benshi pour l'occasion et se substituaient à l'autonomie narrative du film : le benshi pouvait même raconter une histoire très différente, selon les besoins, à partir d'un même film. Certains d'entre eux étaient très populaires et parfois plus connus que les réalisateurs ou acteurs des films qu'ils commentaient.

Le 3 décembre, nous avons assisté à la soirée "THE CINEMA CABARET : NEO-BENSHI LIVE FILM NARRATION" au Redcat. Nous avons été particulièrement interpellés par la performance de Roxie Power Hamilton sur une séquence de "La fureur de vivre", s'attaquant au mythe de James Dean. Elle propose une approche subversive de redéfinition du genre "gender trouble" et repense le film dans une homosexualité latente :

4 décembre 2007

A propos de Lamya Regragui et Mikael Plunian


lamyaLamya Régragui est comédienne.
Issue de la promotion 2000-2003 de l'école du théâtre national de Bretagne, elle a notamment travaillé avec Stanislas Nordey,Nadia Xerri-L, Marie Vayssière...

 

Projets en cours:
- "La conquête du Pôle Sud" un projet Humanus Gruppo du réseau Lilas / Mise en scène Rachid Zanouda ( octobre 2008-TNB Rennes)
- "Incendies" Mise en scène Stanislas Nordey ( janvier 2009- théâtre national de la colline Paris)


mikaelMikael Plunian
compositeur, musicien et performer.
né en France en 1975

Musicien autodidacte, il participe à différents projets musicaux depuis 1998. Musique électronique, Rock, Théatre, Poésie Sonore...

En 1998, Il fonde le groupe Shane Cough et en 2003 le groupe Fatale, avec lesquels il réalise 3 albums et tourne en France et en Europe.

Depuis 2002, Il collabore en tant que compositeur à des projets de théâtre, de danse, et de poésie sonore, développant un travail de création musicale et d'improvisation live, de recherche sur la musicalité du langage, sur la création de l'espace sonore en tant qu'espace de sensation. Il travaille avec les metteurs en scène Patricia Allio (Fr), Eléonore Weber (Fr), Le Théatre des Lucioles (Fr), Benjamin Guyot (Fr), Niconote (It), Silvano Voltolina (It), Camilla Graff Junior (Dan/All).

Actuellement, il collabore en Italie, avec l'artiste Niconote sur le projet "Rhapsody" (Festival Milanoltre, Milan). A Berlin, avec la metteur en scène Camilla Graff Junior sur le projet "Les femmes que j'aime international". En France, avec le collectif Humanus Gruppo, autour de la mise en scène de "Quai Ouest" de B.M. Koltès (création 2009/2010) et les Ateliers 415 sur "Les Ombres", un projet de pièce radiophonique.


Publicité
Publicité